Psycho-Thérapeute Biarritz

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Les Troubles bipolaires, ces signes d’alerte

En préambule, j'attire votre attention sur une différence fondamentale. La différence entre être lunatique, qui est un trouble de l'humeur, et être bipolaire qui est une pathologie psychiatrique avec un trouble du comportement. Les lunatiques ont tendance à changer d'humeur au cours de la journée sans qu'il y ait aucun lien avec les événements. Leur humeur est changeante sans raisons particulières. La bipolarité, anciennement appelée syndrome maniaco-dépressif, fait également partie des troubles de l'humeur, mais il s'agit d'un diagnostic psychiatrique. Une personne bipolaire alterne des phases dites maniaques (c'est l'euphorie) et des phases de dépression.

 

Quelles sont les caractéristiques des troubles bipolaires ?

Cette maladie, aussi appelée maniaco-dépressive, se manifeste par une alternance d’épisodes dépressifs, d’euphorie et d’exaltation avec des périodes de stabilité. L’Organisation mondiale de la santé l’a classée parmi les dix pathologies les plus invalidantes.

 

Pourquoi ces troubles sont-ils si invalidants ?
Sans traitement, les conséquences peuvent être extrêmement graves. Outre les complications familiales, sociales et professionnelles qui vont gâcher la vie du malade et de son entourage, il y a un risque d’environ 15 % de décès par suicide.

 

Pour prévenir l’évolution de ces troubles et éviter ces drames, quel est l’obstacle majeur ?
On ne parvient pas à établir suffisamment tôt le diagnostic. Ce retard est en partie dû à la difficulté de repérer un trouble bipolaire lorsqu’il débute par un épisode dépressif. C’est plus simple quand la maladie commence avec la survenue d’un épisode d’excitation maniaque.

 

Chez un proche dépressif, quels signes particuliers font soupçonner l’existence de troubles bipolaires ?
Cinq signes peuvent alerter et conduire à consulter un psychiatre, chez des sujets de moins de 25 ans, car cette maladie débute souvent à l’adolescence et chez l’adulte jeune.

1. Une hyperréactivité émotionnelle à des événements courants.

2. Des périodes d’insomnies sans fatigue.

3. Des épisodes d’hyperactivité excessive.

4. Des tendances à la cyclothymie marquées par des périodes d’exaltation suivies de tristesse.

5. Des antécédents familiaux de troubles de l’humeur.

 

A l’origine de ces troubles bipolaires, y a-t-il des facteurs favorisants ?
Les antécédents parmi les apparentés de premier degré favorisent l’apparition de cette pathologie. Les personnes dont un parent proche a été atteint ont un risque multiplié par 10 de développer un trouble bipolaire.

 

Le diagnostic de bipolarité est essentiel car il va conditionner le choix du traitement

 

 

Aujourd’hui, comment prend-on en charge cette forme de dépression ?
Devant un premier épisode dépressif, le diagnostic de bipolarité est essentiel car il va conditionner le choix du traitement, limiter notamment la prescription d’antidépresseurs qui risquent d’induire des complications. Alors qu’avant on ne disposait que du lithium et des neuroleptiques, désormais nous pouvons prescrire, selon les cas, d’autres régulateurs de l’humeur tels certains anticonvulsivants et antipsychotiques atypiques. Autre progrès : on a mis au point différentes formes de thérapies cognitivo-comportementales qui doivent être associées aux médicaments. Grâce à la création de la fondation FondaMental, labellisée par le ministère de la Recherche, des centres experts de soins et de recherche reliés à des services hospitaliers ont été mis en place sur tout le territoire pour diagnostiquer les troubles bipolaires grâce à des équipes pluridisciplinaires et spécialisées. Les patients y bénéficient d’un bilan clinique complet afin que des traitements personnalisés leur soient proposés.

 

Quels résultats obtient-on avec les progrès de cette prise en charge ?
Ils dépendent de la précocité du diagnostic. Après une évaluation dans les centres experts de la fondation FondaMental, avec l’actuelle prise en charge médicamenteuse, des psychothérapies spécifiques et des règles d’hygiène de vie, on parvient à réduire les hospitalisations et les récidives de 50 %.

 

Au niveau de la recherche, quelles sont les dernières avancées concernant ces dépressions bipolaires ?
Les travaux de l’équipe de recherche à l’Inserm ont permis de repérer chez des patients bipolaires des anomalies de la sécrétion de mélatonine (hormone du sommeil) et de cortisol (hormone du stress). Ces dysfonctionnements pourraient être liés à la mutation du gène ASMT de la synthèse de mélatonine. D’autres études ont également montré que deux gènes “horloges” (timeless et rora) étaient associés à la vulnérabilité de certaines personnes aux troubles bipolaires. 

 

* Entretient avec Le Pr Marion Leboyer, Responsable du pôle de psychiatrie et addictologie de l’hôpital Henri-Mondor (Créteil), directrice du laboratoire « psychiatrie transrationnelle » à l’Inserm U955 et de la fondation FondaMental.

 

 

 

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Pour plus d’information : territoiresbipolaires.com.



03/05/2017
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