Psycho-Thérapeute Biarritz

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Le burn-out, est-ce un phénomène de mode ?

« Je suis au bord du burn-out ! » Que celui qui n’a jamais prononcé ces mots lève la main. Si l’expression est galvaudée, la pathologie, distincte du stress et de la dépression, gagne du terrain. Le point sur ce nouveau mal du siècle et sur ses signes avant-coureurs.

 

Il y a eu la « mode » du harcèlement. Il y aurait aujourd’hui une mode du burn-out. Avec ses multiples déclinaisons (le burn-out professionnel, parental, amoureux), ses expressions associées (le « burn-in » ou présentéisme,  le « bore-out » ou épuisement par l’ennui), ses remèdes en tout genre (des groupes de parole aux compléments alimentaires).

 

Le burn-out, "une pathologie de civilisation"

Une mode ? C’est du moins ce que l’on préférerait penser face à un phénomène qui inquiète tant il est massif, touchant tous les milieux socio professionnels, tant il est violent, laissant ses victimes sur le carreau pendant plusieurs mois, quand il ne les brise pas jusqu’au suicide, et tant il impose de questionner nos valeurs, nos modes de vie, nos organisations de travail capables d’engendrer un tel « syndrome culturel ».

Une mode ? Non, une « pathologie de civilisation », d’après le philosophe Pascal Chabot, comme l’était la mélancolie au XIXe siècle, la neurasthénie au début du XXe ou la paranoïa durant l’entre-deux-guerres. Autant de maladies collectives révélatrices, selon lui, d’un trouble de la relation entre l’individu et la société, sans que l’on puisse déterminer lequel des deux est le plus en cause, d’une société qui voue un culte à l’urgence, à l’excès, à la performance, ou d’un individu happé par son insatiable besoin de reconnaissance. Jusqu’au court-circuit.

 

Le burn-out touche toutes les professions

Identifié voici quarante ans dans le milieu des « aidants » (travailleurs sociaux, enseignants, soignants), le burn-out touche aujourd’hui toutes les professions, avec une prédilection pour les femmes, et ce pour de multiples raisons : les inégalités persistantes dans le monde du travail, leur place dans la famille…

Il se distingue du stress, dont il est le stade ultime, celui de l’effondrement, et de la dépression, en ce qu’il est essentiellement lié au travail, par sa radicalité. Et frappe « presque » sans avertissement, et comme en témoignent ceux qui l’ont vécu : « Je n’ai rien vu venir. Un jour, j’ai pété les plombs. » Et pourtant, tous les ingrédients étaient en place, la surcharge de travail, le manque de soutien de la hiérarchie, l’isolement…, de même que les signes avant-coureurs, troubles du sommeil et ruminations, maux de ventre ou de dos, conflits à la maison…, le tout étouffé sous le couvercle du déni. »

 

Surinvestissement et dévalorisation : 2 signaux d'alarme

Les avertissements de l’entourage ou du médecin n’y font rien : celui que guette le burn-out ne voit pas que son travail l’abîme. D’abord, il valorise son surinvestissement  « Tu ne comprends pas, j’ai envie de progresser » puis il se dévalorise de ne pas être à la hauteur des attentes excessives qui pèsent sur lui « Tu ne comprends pas, ça ne peut pas attendre ». Ce « Tu ne comprends pas » permanent est un signal d’alarme.

 

Un appel pour faire du burn-out une maladie professionnelle

À l’origine, en 2014, d’une étude édifiante sur le burn-out, sur la base d’un sondage mené en ligne auprès de mille actifs, le cabinet d’évaluation et de prévention des risques professionnels Technologia a aussi lancé un appel pour la reconnaissance du syndrome comme maladie professionnelle. Celui-ci a d’ores et déjà été signé par de nombreux experts. Cette reconnaissance permettrait non seulement d’accorder réparation aux salariés concernés, mais également d’engager un dialogue de prévention avec l’entreprise et les partenaires sociaux.

 

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27/06/2016
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