Psycho-Thérapeute Biarritz

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4 - Le plan du pervers narcissique : Séduction. Déstabilisation. Destruction.

 

 

Les débuts avec un pervers narcissique sont toujours idylliques. Vous aurez l’impression d’avoir rencontré votre âme sœur. Cette « reconnaissance de l’autre idéal » est constante dans les témoignages des victimes de ces prédateurs. Le pervers narcissique fait son possible pour coller à votre recherche et il vous fera un tas de promesses qui resteront à ce stade. Il pourra éventuellement en tenir quelques-unes si vous êtes une proie particulièrement intéressante et uniquement pour vous « ferrer ». Une fois que vous aurez mordu à l’hameçon et que vous serez bien accroché(e), son masque d’idéal sera vite remplacé par son véritable visage qui est celui d’un être vil, sans morale, sans cœur et totalement à l’opposé de ce que vous attendiez. Commence alors une ère de désespoir et de tentatives avortées  de retour à l’état de grâce initial. A ce stade, la victime comprend qu’elle a été bernée et que la « personne du début’ n’existe plus et n’a d’ailleurs jamais existé. Le personnage de la phase séduction est en fait un leurre qui n’avait d’autre objectif que de vous appâter.

 

Il va sans dire que le pervers vous aurait inspiré le plus grand des effrois si vous l’aviez perçu dès le départ. Mais une fois les sentiments présents, le pervers narcissique vous tient et entend bien vous faire « payer » tous les efforts entrepris pour vous emprisonner.

 

Les phases d’attaque du pervers narcissique sont toujours les mêmes. Cependant, elles peuvent se superposer dans le temps ou alterner de l’une à l’autre en fonction de votre degré de résistance.

 

Phase 1 : la séduction

Vous n’aurez jamais connu cela avant dans votre vie ! Vous êtes l’être idéal, celle qui va combler toutes ses attentes, celle qui va réussir là où toutes les autres ont échoué (parce que c’était des femmes méchantes et infidèles qui ont brisé son pauvre petit cœur), vous êtes la plus belle, la plus désirable, la plus…parfaite. Le pervers est présent sur tous les fronts : chez vous, au travail, par SMS, il vous appelle, vous envoie des fleurs, déclare à qui veut l’entendre que vous êtes sa princesse, son joyau, ce qu’il a de plus cher, etc. Cette technique est hélas, bien connue des thérapeutes qui doivent soigner les victimes de ces « malades ». Elle s’appelle le « love bombing », autrement dit le bombardement d’amour. Attention, si vous êtes en présence d’une personne tellement amoureuse qu’elle en devient franchement envahissante, il s’agit certainement d’un pervers narcissique ou d’un sociopathe (les deux notions bien que proches, ne comportent pas les mêmes motivations, ne pas faire l’amalgame). Pendant cette phase dite « lune de miel », vous ne touchez pas terre… Et plus dure sera la chute. La durée de cette phase dépend de la résistance de la victime. Ça peut être 2 semaines ou 2 ans. Le pervers est patient, il aime jouer. Durant cette phase, il va peaufiner son personnage à l’aide de questions qui pourront ressembler à un véritable interrogatoire par moments. C’est pour mieux vous duper. Il enregistre toutes ces informations et les met au « congélateur » pour les ressortir plus tard, dénaturées et hors contexte.

 

Pendant cette phase, la victime va percevoir un sentiment de malaise par petites touches, comme si quelque chose clochait dans le beau tableau brossé par le pervers. Ce sentiment d’étrangeté est un signal d’alarme envoyé par l’instinct de la proie, il peut aussi s’agir de rêves/cauchemars, révélant la véritable nature du bourreau qui se prétend si prévenant. Trop de victimes ne s’écoutent pas et poursuivent cette relation stérile, à leurs propres dépens. Le pervers joue avec des « masques », des personnages préfabriqués depuis l’enfance et destinés à plaire à leurs interlocuteurs. Ils mentent tout le temps, manipulent tout, y compris la réalité. Mais ceci est tellement à l’opposé d’une situation « normale » que les victimes ne peuvent le concevoir.

 

Phase 2 : la déstabilisation

Un jour, tombe une remarque humiliante, toujours sous couvert de vouloir le bien de la victime. Comme par hasard, cette insulte déguisée porte TOUJOURS sur un de vos points faibles savamment identifié par le pervers. Ce n’est que le début d’une longue série de réflexions, critiques, jugements et autres discrédits qui s’abattent sur cette proie autrefois idéalisée et qui est depuis tombée de son piédestal.

 

A ce stade, la victime pense que c’est de sa faute si le bourreau n’est jamais satisfait de ce qu’elle entreprend et qu’à force d’amour, de patience, elle réussira à recréer l’idéal de départ. Grave erreur. Le pervers s’acharne à lui faire croire qu’elle peut encore rétablir la situation, sauver une relation perdue d’avance. Le grand secret du pervers narcissique est qu’il HAIT l’amour, il veut briser le lien amoureux qu’il s’est attaché à créer au départ. Ce qu’il veut, c’est briser la volonté de vie de sa victime pour insuffler dans ses veines celle de la mort qu’il connait si bien. Parce qu’il n’a pas connu un amour bienveillant et tendre, il ne fait que recréer le climat parental plein de violence qui lui paraît normal. Il avait besoin d’une proie à l’inverse de ce qu’il est pour s’en nourrir. Il a besoin de sa force, de sa joie de vivre, de sa passion pour remplir son cœur desséché mais qu’il s’imagine plein de gentillesse. C’est un jeu de faux-semblants.

 

Le prédateur jubile, il est dans son élément. La victime est déstabilisée, il peut commencer son « décervelage ». Etant donné que la victime est nulle, mauvaise et incapable, le bourreau peut devenir la figure de référence, l’étalon du bien et du mal. La proie est sommée de laisser ses anciennes valeurs au placard et de se conformer à celles du pervers, qui va alors s’accaparer les qualités de la victime et lui injecter ses propres défauts. La victime va s’épuiser à chercher des solutions tandis que le pervers trouvera toujours plus de raisons de créer des conflits. C’est réellement épuisant et sans issue, surtout lorsqu’on vit avec ce pervers qui aura bien pris soin de « déblayer » le terrain relationnel autour de la victime. Celle-ci, n’ayant aucun moyen de parler de sa situation, n’a d’autre choix que de poursuivre le jeu du bourreau, car il s’agit bien d’un jeu. La victime doit être endoctrinée.

 

Phase 3 : la destruction

Généralement, la violence va en s’amplifiant. Les remarques pleuvent, la victime est isolée, totalement vampirisée, isolée de sa famille et de ses amis. Le pervers peut choisir de l’abandonner là, comme un vieux mouchoir usagé puisqu’il n’a pas d’affect, ne ressent pas d’attachement, encore moins de la culpabilité. Il s’en ira vers une autre proie souvent repérée dès la fin de la phase de séduction. Les pervers narcissiques ont une incroyable faculté de rebond. Après avoir vidé la proie de toutes ses ressources, ils passent simplement à une autre. Cette option est valable pour les plus « chanceuses ».

 

Dans le pire des cas, le pervers s’accroche à la victime, décidée à le quitter, et ne lâche pas. Ceci est souvent constaté dans les situations de séparations et divorces. Le pervers narcissique entreprendra tout ce qui sera en son pouvoir pour éliminer la victime récalcitrante, y compris utiliser les enfants du couple pour les retourner contre la proie alors désignée comme « traîtresse à la cause ».

 

Ce stade de « mise à mort » peut être avancé suite à une prise de conscience de la victime et à un sursaut de révolte ou si elle essaye de mettre le pervers face à ses actes. Ce sera alors un déferlement de violence et de haine, ce qui constitue le vrai visage du pervers, dans le but d’éteindre définitivement la victime.

 

Le cycle peut être amené à se renouveler, pas nécessairement dans cet ordre et en fonction des besoins du pervers. La relation avec ce type de personnages ne sera jamais « normale », saine et équilibrée. Le pervers narcissique n’a pas besoin d’être aimé, il a besoin d’être obéi, de dominer l’autre. Cet aspect de domination passe par l’anéantissement total de la personne d’autrui. Il faut le vivre pour comprendre ce que cela signifie. La victime devient une simple extension du pervers, une partie de lui-même. Ce n’est plus un être humain mais une « chose » dotée de certaines qualités qui de fait, appartiennent au pervers car il a absorbé la victime donc ce qu’elle est en même temps.

 

Chez une personne « normale », on apprend des autres et on développe soi-même les qualités recherchées.

Chez un pervers, on repère une personne porteuse des qualités recherchées, on la détruit psychiquement, on la chosifie et cette personne « devient » un autre soi.

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30/05/2016
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